Comprendre l'eczéma atopique (dermatite atopique)

Comprendre l'eczéma atopique (dermatite atopique)

Qu’est ce que l’eczéma atopique ou dermatite atopique ? Quelles sont les causes de cette maladie ? Comment la traiter ?

Définition de l’eczéma atopique ou dermatite atopique

L’eczéma atopique ou dermatite atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Elle évolue par poussées de durée variable, entrecoupées de périodes de rémission (1).
L’eczéma atopique touche 10 à 15% des enfants en Europe. Cette maladie est de plus en plus fréquente dans les pays industrialisés. Un excès d’hygiène, limitant l’exposition de l’enfant à des antigènes variés et nombreux, couplé à une pollution environnementale pourrait expliquer cette situation (2).
L’eczéma de contact est différent de l’eczéma atopique. Un eczéma de contact est une réaction allergique qui se produit lors d’un contact de la peau avec un allergène. Une personne peut être concernée à la fois par de l’eczéma atopique et de l’eczéma de contact (1).

Qui peut être touché : nourrisson, bébé, enfant, adulte ?

L’eczéma atopique ou dermatite atopique touche majoritairement des enfants. La maladie peut se manifester dès l’âge de 3 mois ou se déclarer plus tard, chez le jeune enfant. A l’adolescence, l’eczéma disparait chez la majorité des patients. Chez certains d’entre eux (5%), il peut persister à l’âge adulte (1,2).
Il n’est pas possible de prédire à l’avance les sujets chez lesquels l’eczéma atopique va régresser, ni à partir de quel âge, ni ceux chez qui il va perdurer. Cela ne dépend pas du traitement qui aura été instauré. Il peut aussi arriver que la maladie se déclare à l’âge adulte (2).

Quels sont les signes et symptômes de la maladie ? Est-ce contagieux ?

Le symptôme principal est le prurit (démangeaisons). Chez le nourrisson, cela se traduit par des troubles du sommeil. L’enfant plus grand est capable de se gratter intensément et de se blesser (1).
La peau est très sèche sur l’ensemble du corps et rouge par endroits. Certaines zones sont rugueuses avec de fines vésicules lors des poussées. Celles-ci peuvent se rompre et donner des suintements puis des croutes (1).
L’eczéma atopique n’est pas contagieux (1).
Les zones atteintes dépendent de l’âge du patient. Chez l’enfant de moins de deux ans, le front, le menton, les joues, les plis derrière l’oreille, les plis du cou, les jambes et les bras sont touchés. En revanche, le nez, les paumes des mains, les plantes des pieds et les fesses sont épargnés (1).
Chez l’enfant de plus de deux ans, le type d’eczéma évolue avec un aspect épais et blanchâtre. Le visage est moins souvent touché et la maladie se concentre sur les plis : cou, oreilles, coudes, genoux, fesses, cou. La peau des mains peut être particulièrement sèche, voire crevassée (1).
Chez l’adulte, les zones les plus concernées sont les plis des coudes et des genoux, le cou et le visage, les mains (2).
La dermatite atopique est une maladie souvent associée à d’autres pathologies comme les allergies alimentaires, l’asthme, les rhinites ou conjonctivites allergiques saisonnières, l’urticaire de contact (1,2).

Quelles sont les complications possibles de l’eczéma atopique ?

Les complications sont souvent des conséquences du grattage intense. La peau peut s’épaissir (lichénification). Un prurigo peut apparaitre : il s’agit de papules surmontées de vésicules écorchées ou crouteuses. Une infection bactérienne au staphylocoque doré (staphylococcus aureus, impétigo) peut se développer. Le virus de l’herpès peut infecter les lésions d’eczéma et altérer de façon grave l’état général de l’enfant. Un traitement en urgence est alors nécessaire (1,2).

D’où vient l’eczéma ? Quelles sont les causes ?

L’eczéma atopique a des origines génétiques et héréditaires. Plus de la moitié des enfants atteints ont au moins un parent proche (père, mère, frère ou soeur) touché aussi par la maladie. Ces patients sont prédisposés au développement d’allergies (atopie) à des éléments de l’environnement comme les acariens, les poils d’animaux les pollens (1).
D’un point de vue biologique, des anomalies immunologiques et cutanées ont été constatées chez les personnes atteintes d’eczéma atopique. D’une part, des quantités élevées d’anticorps IgE sont sécrétés de façon anormale en présence d’éléments normalement bien tolérés (pollens, acariens, poussières). D’autre part, la peau des personnes atopiques est différente : elle est sèche et ne possède pas de film hydrolipidique protecteur. Ainsi, elle a du mal à remplir sa fonction barrière et laisse entrer dans l’organisme des antigènes en trop grande quantité. Une fois au contact des cellules immunitaires, ceux-ci déclenchent une réponse responsable des symptômes de la dermatite atopique (1).

Comment soigner l’eczéma ? Peut-on le guérir avec un traitement ?

Les poussées peuvent être déclenchées par des facteurs environnementaux comme certains savons, des détergents, des polluants, le tabac, un air ambiant trop chaud ou trop sec. Il convient donc de les identifier puis de les éviter. Par exemple, il faut préférer les savons surgras hypoallergéniques disponibles en pharmacie aux gels-douches classiques (2).
L’utilisation régulière de crèmes émollientes restaure en partie le film hydrolipidique de la peau. Cela permet d’espacer les poussées, même si l’application au long cours de produits émollients est contraignante. Idéalement, il faut les appliquer sur l’ensemble du corps, deux fois par jour, tous les jours (2).
La prise en charge médicamenteuse de la poussée repose principalement sur l’application de corticoïdes sur la peau. Ils doivent être appliqués une fois par jour, jusqu’à disparition des lésions. Plus le traitement est instauré tôt, plus les lésions s’estompent rapidement. Contrairement aux idées reçues, la corticothérapie locale ne présente aucun danger : il n’y a pas de risque à appliquer chaque fois que nécessaire des corticoïdes sur la peau d’un enfant (3).
Le tacrolimus est une molécule faisant partie de la famille des inhibiteurs de la calcineurine. Il agit sur le système immunitaire en l’empêchant de s’emballer. En pommade, il est efficace sur les symptômes des poussées (2).
En cas d’échec des traitements locaux ou d’eczéma atopique particulièrement sévère, un traitement systémique peut être proposé : photothérapie ou immunosuppresseurs (ciclosporine, méthotrexate) (3).
Alors que les traitements jusqu’alors disponibles ne ciblaient que les symptômes, une nouvelle molécule vient agir sur les causes de la maladie. Le dupilumab est un anticorps ciblant des cytokines responsables de l’inflammation de la peau et de l’altération de la barrière cutanée. Il ne peut pas être prescrit pour toutes les formes d’eczéma, mais seulement après échec des autres traitements disponibles. Il s’agit d’une injection en sous-cutanée tous les 15 jours (2).

Sources :

(1) Ameli.fr. Eczéma ou dermatite atopique: causes, symptômes et évolution. Publié le 2 janvier 2021. Consulté le 20 septembre 2022.
(2) Société Française de Dermatologie. La dermatite atopique. Révisé le 29 mai 2021. Consulté le 20 septembre 2022.
(3) GREAT (Groupe de Recherche sur l’Eczéma Atopique). 15 questions sur la dermatite atopique. Réalisé en 2019. Consulté le 20 septembre 2022.

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